GUERRE 1914-1918

        Les textes en rouge et italique proviennent de Paris Match ou de données personnelles

       Les textes en bleu et italique proviennent du site Wikipédia

        Les textes en vert proviennent de l’encyclopédie « Mémoires du XXème siècle de Bordas »

(il apparaît que les faits peuvent être à des dates légèrement différentes)

 

Du lundi 1er janvier 1917 (884ème jour de la guerre) au dimanche 7 janvier 1917 (890ème jour).

Sur les fronts belge et français.

         En Belgique, vive lutte d'artillerie dans le secteur de Nieuport-Bains.

         Un coup de main a été exécuté, avec succès, contre les lignes allemandes, au sud-est d'Arras : protégées par un bombardement violent, les troupes britanniques ont pénétré, sur un large front, dans le système de tranchées ennemies et se sont avancées jusqu'aux troisièmes lignes; les défenses allemandes, sur ce point et par ce raid heureux, ont subi d'importants dégâts.

Nancy : Bombardement de la gare de marchandises

En Champagne, dans la région de Tahure, Français et Allemands se sont heurtés, sans modifier la situation

 

Sur le front italien.

Les communiqués officiels ne donnent, sur ce front, aucun détail intéressant : ils signalent des « actions d'artillerie par endroits » et, sur le Carso, une « rectification en avant du front italien sur une étendue d'environ un demi-kilomètre ».

 

Sur le front russe.

Après une violente préparation d'artillerie, les Russes ont pris l'offensive entre la côte et la route Mitau-Biga : franchissant les marais gelés, ils ont pénétré dans une position allemande.

Sur le front du Caucase, la tempête de neige continue : l'armée russe néanmoins s'est emparée de la ville de Bidjar ; les Turcs ont pris position des deux côtés de la chaussée.

 

Sur le front roumain.

Les premiers engagements, en avant du Seret, n'ont pas été favorables aux Russo-Roumains. Nos Alliés ont évacué Braïla où l'ennemi est entré; ils ont évacué également la Dobroudja. En plusieurs points, notamment au nord-ouest de Braïla et entre le Buzen et le Romnicu, l'ennemi a atteint le fleuve. C'est sur la rive gauche du Sereth que les Russes espèrent arrêter l'envahisseur. Focsani n'a pas encore été abandonnée, mais l'entrée de l'ennemi à Odolesci et le recul russe au nord du Buzen conservation dangereuse Galatz, elle-même, n'est plus à l'abri de l'invasion. La situation est donc de plus en plus critique en Roumanie et c'est sur ce front de Galatz aux cols moldaves, qui n'a pas plus de 200 kilomètres, que se concentre aujourd'hui tout l'intérêt de la lutte, du côté oriental.

 

           Au Monténégro.

Une petite insurrection monténégrine contre l'Autriche est signalée : de violents mais courts engagements ont eu lieu dans la région de Scutari entre les bandes rebelles et des colonnes de troupes envoyées dans l'Albanie du Nord. Les Autrichiens ont dû battre en retraite après de fortes pertes : des convois de vivres et de munitions ont été enlevés. De gros renforts autrichiens sont arrivés à Cettigné.

 

En Grèce.

Sur notre front de Macédoine, comme en Grèce, rien à signaler. Le gouvernement royal grec, en présence des souffrances que provoque notre blocus, discute les termes de sa réponse à la note de l'Entente. Dès à présent, le roi Constantin a assuré les Alliés que le pont détruit au sud de Larissa serait rétabli dans le plus bref délai ; mais les vénizélistes sont partout molestés et, par ordre du gouvernement royal, toutes les sommes déposées dans les banques, au nom des membres du gouvernement provisoire et de leurs, partisans avérés, ont été saisies.

 

La semaine diplomatique.

Les représentants de la France et les représentants de l'Allemagne ont fait, à Berne, auprès du département politique fédéral suisse, des déclarations les plus formelles : les puissances en guerre renouvellent l'assurance que la neutralité de la République helvétique sera respectée.

Trois ordres du jour à signaler :

Celui de Guillaume II : « Nos ennemis n'ont pas voulu accepter l'entente que je leur ai offerte; avec l'aide de Dieu, nos armées les forceront à le faire » ;

Celui de Charles Ier : « Vous continuerez à chercher la solution par le fer de votre épée » ;

Celui du général en chef de l'armée française, Nivelle: « Jamais notre armée ne fut plus

Charles 1er d’Autriche

entraînée, plus vaillante, en possession de moyens plus puissants ; grâce à elle, l'année 1917 sera une année de victoire». Les principaux ministres français, anglais et italiens ont tenu une conférence à Rome dont l'importance n'échappe à personne. Aucun communiqué n'indique les points qui y ont été traités, mais les journaux ont l'impression « qu'il ne s'agit plus de discuter, mais d'agir, d'après la conception du front unique et de l'unité d'action ». D'ailleurs, le général Sarrail, commandant en chef de nos troupes de Macédoine, s'est rendu à Rome à la suite de la conférence des Alliés.

 

                      (2) Janvier : Les armées austro-allemandes et bulgares contrôlent la majeure partie de la Roumanie. Leur avance est stoppée sur le Sereth grâce à l’appui des troupes russes.

(3) 3 janvier; Léon Trotski arrive à New York et y rencontre de nombreux émigrés socialiste russes parmi lesquels Boukharine

(3) 5 janvier; Les Alliés se réunissent à Romme afin de coordonner leurs prochaines offensives. Le premier ministre britannique propose une action commune sur le front du Carso mais les délégués français et surtout le général Cadorna rejettent la proposition.

(1) 7 janvier, En Roumanie, les troupes bulgares et allemandes envahissent Brada

 

Du lundi 8 janvier 1917 (891ème jour de la guerre) au dimanche 14 janvier 1917 (897ème jour).

 

Sur les fronts belge et français.

Sur le front occidental de la guerre, le mauvais temps continue à imposer une accalmie aux troupes en présence. Les communiqués ne signalent, en dehors de la canonnade habituelle en Picardie, en Champagne et sur la Meuse, que des coups de main exécutés par nos alliés en Artois et au nord d'Ancre. Les Anglais excellent dans ce genre d'opération : la dernière affaire de Beaumont-Hamel en est une preuve ; avec des moyens limités, ils ont réussi à enlever 1200 mètres de tranchées ennemies bien organisées.

 

Sur le front italien.

Les Italiens canonnent vivement les défenses autrichiennes du plateau carsique, surtout dans la vallée de Vippach, sorte de couloir dans lequel l'armée du duc d'Aostc progresse, lentement mais sûrement, dans la direction de l'est. L'abondance des neiges rend très difficile le développement d'une action d'infanterie.

L'aviation de nos alliés s'est montrée plus active sur le littoral compris entre Montfalcone et Trieste, ce qui indique que cette dernière ville est de plus en plus sous le coup d'une menace.

Le ministère de la Marine italienne annonce, cette semaine, la perte du cuirassé Regina-Margherita; lancé en 1901, qui a heurté deux mines : 675 victimes, dont le commandant du navire et 14 officiers, sont la triste rançon de cet accident. Par contre, deux sous-marins autrichiens ont été capturés.

 

Sur le front russe

Le Bulletin officiel de Pétrograd enregistre une offensive allemande en Courlande, dans le secteur de Riga : l'armée du général russe Roussky, dans la région de Kolncen et au sud du lac Biabit, a arrêté cette offensive; trois régiments allemands furent détruits et un nombreux butin recueilli : 50 mitrailleuses, 30 canons, 500 chevaux, 50000 uniformes, 15 000 fusils, 10 000 bouteilles de cognac.

 

Sur le front roumain.

En Roumanie, la bataille se poursuit acharnée, mais avec plus d'alternatives favorables que précédemment pour les défenseurs : les dépêches des Empires centraux enregistrent l'énergique résistance des Russo-Roumains sur la ligne principale du Sereth. La marche victorieuse du maréchal allemand Mackensen semble retardée et aucune suite n'est donnée au projet d'offensive allemande en Bessarabie.

 

En Macédoine.

Aucun changement sur le front de Macédoine. De retour d'Italie, où il a eu une longue entrevue avec le généralissime Cadorna, le général Sarrail est arrivé à Salonique, accompagné du ministre de France.

 

En Mésopotamie.

Les troupes coloniales britanniques viennent de marquer une nouvelle avance sérieuse en Mésopotamie, leur champ d'action étant compris nos lecteurs s'en souviennent, entre les bras de la fourche que forment, entre le Tigre et l'Euphrate, Kut-el-Amara et Bassora. Une offensive déclenchée en novembre avait ramené les Anglais à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kut-el-Amara. Les derniers combats viennent de les rendre maîtres de la totalité du territoire bordé par la boucle. Kut-el-Amara, maintenant débordé par le nord-est, est dans une situation difficile : sa chute présenterait d'autant plus d'intérêt qu'avant Bagdad, par la voie du Tigre, les Turcs n'ont plus aucun gros point d'appui.

 

La semaine diplomatique.

La réponse de la Grèce au dernier ultimatum de l'Entente est une acceptation formelle de nos demandes. Les unes, comme le transfert des troupes et de l'artillerie dans le Péloponèse, sous le contrôle d'officiers français, exigent un certain délai. Les autres, comme la destitution des généraux coupables et les excuses à nos pavillons, sont de nature à être immédiatement exécutées : les ministres de l'Entente ont insisté pour que satisfaction nous soit donnée sans délai.

La réponse des Alliés à la note qui leur a été remise, le 19 décembre 1916, au nom du gouvernement des Etats-Unis, est parvenue cette semaine au président Wilson. Les Alliés y exposent leurs buts de guerre. C'est une page d'histoire à conserver. « Les buts de guerre des Alliés impliquent de toute nécessité, et en première ligne : La restauration de la Belgique, de la Serbie et du Monténégro et les dédommagements qui leur sont dus ; L'évacuation des territoires envahis en France, en Russie, en Roumanie, avec de justes réparations; La réorganisation de l'Europe, garantie par un régime stable et fondée aussi bien sur le respect des nationalités et sur le droit à la pleine sécurité et à la liberté de développement économique que possèdent tous les peuples, petits et grands, que sur des conventions territoriales et des règlements internationaux propres à garantir les frontières terrestres et maritimes contre des attaques injustifiées; La restitution des provinces ou territoires autrefois arrachés aux Alliés par la force, ou contre le vœu des populations; La libération des Italiens, des Slaves et des Roumains, des Tchèques et des Slovaques de la domination étrangère; L'affranchissement des populations soumises à la sanglante tyrannie des Turcs ; Le rejet hors d'Europe de l'empire ottoman, décidément étranger à la civilisation-occidentale. Les intentions de Sa Majesté l'empereur de Russie à l'égard de la Pologne ont été clairement indiquées par la proclamation qu'il vient d'adresser à ses armées. Il va sans dire que, si les Alliés veulent soustraire l'Europe aux convoitises brutales du militarisme prussien, il n'a jamais été, dans leur dessein, de poursuivre, comme on l'a prétendu, l'extermination des peuples allemands et leur disparition politique. Ce qu'ils veulent avant tout, c'est assurer la paix sur les principes de liberté et de justice, sur la fidélité inviolable aux obligations internationales.

Les puissances centrales, de leur côté, ont fait remettre aux représentants des États neutres une note essayant de discuter sur les origines de la guerre et affirmant que l'Allemagne et ses alliés durent prendre les armes « pour la défense de leur liberté et de leur existence » et « qu'ils considèrent le but de guerre atteint en ce qui les concerne ».

 

(3) 8 janvier; Après avoir exigé le châtiment des responsables des fusillades du mois de décembre 1916, l’indemnisation des victimes, la dissolution des ligues militaires et le rétablissement des contrôles alliés, la Grande-Bretagne et la France lancent un nouvel ultimatum au gouvernement grec tout en assurant qu’elles ne remettent pas en cause la neutralité du pays et ne favoriseront pas la propagande vénizeliste.

(1) 9 janvier, en Russie, grèves et manifestations à Pétrograd, Moscou, Bakou et Nijni-Novgorod pour protester contre l’état de guerre.

           (1) 9 janvier, en Russie, Le tsar Nicolas II nomme le prince Nicolas Golitzyne président du Conseil à la place d’Alexandre Trépov.

(3) 10 janvier; Devant la progression des armées des généraux Falkenhayn et Mackensen, les troupes roumaines se retirent derrière le Sereth

(3) 10 janvier; Répondant à l’initiative de paix du président Wilson, les Alliés précisent leurs buts de guerre : « restitution complète des territoires envahis à leurs légitimes possesseurs (Belgique, France, Serbie, Russie et Roumanie), réparation complète des dommages subis, restitution des territoires autrefois arrachés aux Alliés par la force des armes et contre la volonté des populations (une allusion à l’Alsace-Lorraine), libération des Slaves, des Roumains et des Tchécoslovaques de la domination étrangère (clause concernant, sans la nommer, l’Autriche-Hongrie) et affranchissement des populations soumises à la tyrannie des Turcs. »

(3) 12 janvier; Les membres la famille impériale se réunissent chez la grande-duchesse Maria Pavlovna et signent une lettre collective pour mettre en garde le tsar contre le « péril que sa politique intérieure fait courir à la Russie et à la dynastie ».

(1) 13 janvier, en Grande-Bretagne, David Lloyd George lance l’emprunt de la Victoire.

             (1) 14 janvier, en Pologne, le gouvernement provisoire est installé.

(3) 14 janvier; En Pologne, les puissances centrales créent un Conseil d’Etat provisoire chargé d’administrer le pays jusqu’à son organisation définitive

 

Du lundi 15 janvier 1917 (898ème jour de la guerre) au dimanche 21 janvier 1917 (904ème jour).

 

Sur les fronts belge et français.

Les coups de main se succèdent sur notre front : c'est d'abord du côté anglais, où ils sont plus fréquents, dans la région d'Arras à Loos, là où l'ennemi tient un secteur d'une importance considérable et pour la possession duquel des combats fameux ont été livrés jadis, à Mont-Saint-Eloi, à Souchez, à Givenchy et à N.-D.-de-Lorette ; c'est pour les Français, dans le coude formé par la zone de feu, en Noyonnaîs, particulièrement au sud de Roye et de Lassigny où la canonnade est très violente et les patrouilles très actives.

Le troisième théâtre de ces raids dans les lignes des adversaires est le versant alsacien des Vosges : la presse allemande écrit que le général Foch, le vainqueur de l'Yser, va attaquer dans les vallées de la Thur, de la Doller et enfin à l'est du canal du Rhône au Rhin, dans le but de faire tomber Mulhouse entre nos mains. Or, jusqu'ici, aucune grosse action n'a été entreprise : le bombardement seul est d'une

intensité intermittente.

L'opinion s'est émue, à nouveau, cette semaine, lorsqu'elle apprit que le généralissime suisse Wille avait demandé au gouvernement helvétique la mobilisation générale; cependant, la France et l'Allemagne ont donné l'assurance que leurs armées ne pénétreraient pas en Suisse. L'effectif mobilisable au complet est évalué à 150 000 hommes de « l'élite », 70 000 de la « landwehr », 70000 pour le «  landsturm armé » et 200 000 des « services auxiliaires ou complémentaires».

 

Gal Foch

Sur le front italien.

Sur le front du Trentin, aucun événement important.

Dans le haut et moyen Isonzo, activité plus grande des mortiers ennemis, contrebattus par les rafales efficaces de l'artillerie italienne.

Sur le Carso, actions, par endroits, de l'artillerie ennemie, plus intense dans le secteur septentrional.

 

Sur le front russe.

Les communiqués signalent, cette semaine, des combats acharnés qu'Allemands et Russes se livrent dans les parages de Smorgon : cette ville est sur le chemin de fer de Vilna à Minsk, à la base d'un plateau où naissent de nombreux cours d'eau; de là, on commande le croisement des voies ferrées de Molodechno, où se coupent en outre deux lignes principales de l'Empire; au nord de Smorgon sont des lacs qui empêchent l'envahisseur de pousser une pointe plus hardie vers l'est.

 

Sur le front roumain.

Les Russes concentrent présentement la plus grande partie de leurs efforts à conserver, avec l'aide des armées roumaines reconstituées, l'ensemble des lignes du Sereth et du Trotus : leur vigoureuse et parfois victorieuse réaction, en vue de sauver la Moldavie orientale qui est d'une réelle valeur stratégique pour le développement de leurs opérations, coïncide avec la promesse faite par le tzar au roi Ferdinand que les armées du grand Empire libéreront entièrement le petit royaume allié.

Devant Galatz (qui est toujours aux mains des Roumains) et en Dobroudja, les Turco-Bulgares n'avancent plus : les eaux du Danube inondent, d'ailleurs, la plaine de la Grande-Valachie.

 

La semaine parlementaire et diplomatique.

En France, la Chambre des députés a décidé, après acceptation du président du Conseil, de discuter, aussitôt que possible la question des événements de Grèce ; un projet de loi concernant les exemptés et réformés d'avant-guerre qui n'ont passé, depuis 1914, qu'une visite est préparé par le général Lyautey et le Conseil des ministres ; le Parlement décide que la classe 1889 sera maintenue à l'intérieur; M. Poincaré a accordé une interview à un journaliste américain, interview que tous les grands journaux du monde ont publiée; le Président de la République est revenu sur les buts de guerre de la France en insistant sur deux points : « sur la violation de la neutralité belge, dont la conséquence fut l'invasion du nord de la France et qui, de la sorte, nous intéresse doublement, au point de vue de droit et au point de vue de fait, et sur les garanties pour rendre la paix durable, au premier rang desquelles doit être inscrite la restitution de l'Alsace-Lorraine ».

En Angleterre, le ministre M. Balfour, dans une note développée à M. Wilson, a montré que les Puissances centrales  commençaient à s'épuiser au moment où la Quadruple-Entente ne faisait que commencer à tirer parti de sa nouvelle organisation : « tandis que l'Allemagne et ses caudataires ont atteint le maximum de l'effort dont ils sont capables comme armements effectifs et munitions, les Alliés commencent seulement à produire en grand ; de mois en mois, ils accentueront la supériorité de leur maîtrise ».

En Russie, les mutations réitérées dans les ministères causent une douloureuse surprise : la politique intérieure russe évolue fortement vers l'extrême-droite. Les grands journaux de France et d'Angleterre, le Temps et le Times, notamment,  tout en regrettant ces changements, notent avec joie la nomination probable de M. Sazonof à l'ambassade de Londres. Nous voyons se manifester ainsi, disent-ils, « le désir sincère de l'empereur Nicolas de maintenir la plus intime union avec Paris et Londres, et sa ferme résolution de mener jusqu'au bout la lutte engagée. Que se passe-t-il donc en Russie? Les faits parlent d'eux-mêmes. Deux volontés sont en présence : celle du souverain, toute pour la guerre, et celle de sous-ordres, toute à la peur d'innovations libérales ».

En Allemagne, l'exaspération causée par la durée de la guerre et la rareté croissante d'une nourriture substantielle provoquent émeutes et discours d'une grande indépendance: militaires et civils demandent que la guerre sous-marine soit poursuivie avec la plus grande vigueur et sans pitié, même pour les navires neutres soupçonnés de ravitailler l'ennemi.

 

(1) 16 janvier, à Berlin, l’Allemagne propose une alliance militaire au Mexique.

(3) 19 janvier;  Les généraux Hindenburg et Ludendorff ordonnent au comte Bernstorff, ambassadeur d’Allemagne à Washington, de transmettre au gouvernement américain leur  décision de déclencher la guerre sous-marine sans restrictions.

(3) 20 janvier; L’amiral Holtzendorff se rend à Vienne pour s’assurer de la participation de l’Autriche-Hongrie à la guerre sous-marine à outrance. Hostile au début une décision prise sans  consultation préalable, Charles 1er finit par céder.

 

Du lundi 22 janvier 1917 (905ème jour de la guerre) au dimanche 28 janvier 1917 (914ème jour).

 

Sur les fronts belge et français.

Après une canonnade toujours très vive, les Allemands ont tenté quelques coups de main sur la Somme, dans l'Aisne, Champagne et Alsace : partout l'échec a été complet, sauf dans le secteur de Verdun. Là, grâce à leurs masses d'assaut et à de grands sacrifices, ils avaient réussi à ravir aux nôtres quelques éléments de tranchées à la côte 304, entre le bois d'Avocourt et le Mort-Homme ; dès le lendemain, un retour offensif de nos soldats rétablissait notre ligne dans son ensemble.

La presse suisse signale des concentrations de troupes allemandes entre Constance et Bâle, sur la frontière de Haute-Alsace, visant Belfort : le haut commandement allemand préparerait une grande opération militaire dans cette région ; il est maintenant sûr que huit divisions ennemies ont été amenées du front roumain sur ce point.

 

Sur le front italien.

Sur tout le front italien, canonnade habituelle : des chutes de neige abondantes limitent, d'ailleurs, les actions des artilleries à des tirs intermittents.

 

Sur le front russe.

La bataille se développe en Courlande : les Russes continuent leurs attaques de diversion dans la région au sud de Riga; le théâtre principal des combats est le bassin de l'Aa : sur les deux rives de ce cours d'eau, dans les environs de Kalmcen, nos alliés ont obtenu des résultats; mais des renforts arrivant sans cesse aux troupes qui recevaient le choc, celles-ci regagnèrent le terrain perdu afin d'éviter à Mittau et à Tukkum une réoccupation russe. L'objectif du général russe Dimitrieff semble être, d'ailleurs, de retenir en Courlande des effectifs dont le maréchal allemand Mackensen aurait besoin pour vaincre les défenseurs du Trotus et du Sereth.

 

Sur le front roumain.

Sur ce front, le froid intense empêche toute opération de réelle importance : les Roumains ont obtenu, cette semaine, un réel succès dans la vallée de Gachin. Les rives occidentales du Sereth et du Trotus sont coupées par des rivières assez larges; ces rivières elles-mêmes sont grossies par de nombreux petits cours d'eau qui descendent du versant oriental de la chaîne montagneuse formant frontière naturelle entre la Moldavie et la Transylvanie ; c'est un de ces torrents qui court dans la vallée de Gachin. Depuis un mois la zone de feu avait été reportée de ce côté; nos alliés ont réussi une forte attaque sur chaque rive.

Les Russo-Roumains tiennent toujours les forts du Galatz, malgré une canonnade ininterrompue; la ville est en flammes.

 

En Macédoine.

Les communiqués ne signalent qu'une lutte d'artillerie continue ; une abondante chute de neige arrête toute autre opération.

 

En Mésopotamie.

Les forces coloniales anglaises de Mésopotamie ont infligé un nouvel échec aux Turcs, dans la région de Kut-el-Amara; elles ont achevé la conquête de la rive droite du Tigre depuis les avances nord-est de Kut jusqu'au golfe Persique; aussi entreprennent-elles une marche sur la ville par le sud-est : la première ligne défensive ottomane a été enlevée, la deuxième est sérieusement entamée.

 

Une victoire navale anglaise.

Une dizaine de torpilleurs allemands, détachés de leur base navale de Zeebrugge pour regagner leurs ports allemands et éviter, ainsi d'être enfermés dans la glace, ont été attaqués par une escadrille anglaise et ont essuyé des pertes sévères (six bâtiments allemands auraient été coulés; un contre-torpilleur anglais a été perdu).

 

La semaine parlementaire et diplomatique.

En France, la Chambre, après plusieurs séances secrètes sur les événements grecs, a voté un ordre du jour de confiance au ministère Briand. La Cour d'Athènes s'est soumise complètement à notre ultimatum : l'évacuation thessalienne, contrôlée minutieusement par nous, se continue sans accroc; lorsque le chemin de fer de Larissa à Patras aura fini de transporter des troupes et du matériel grec en Péloponése, nous aurons le loisir de le faire fonctionner dans l'autre sens pour nos propres besoins.

En Angleterre, une conférence navale, a laquelle assistaient, sous la présidence de M. Lloyd George, les trois ministres des marines alliées entourés de leurs principaux collaborateurs, a discuté les questions politiques et navales des flottes de l'Entente dans la Méditerranée : l'action de ces flottes sera plus efficacement unifiée et plus étroitement coordonnée ; la guerre contre les sous-marins a tenu une grosse place dans la discussion.

Au Sénat américain, M. le président Wilson a lu un long discours préconisant une Confédération des Etats-Unis d'Europe aux idées pacifistes, procédant amicalement au désarmement des nations, les gouvernants tenant leurs pouvoirs du consentement des gouvernés ; pour arriver à ce résultat, le président souhaite qu'il n'y ait ni vainqueurs ni vaincus, pour signer « une paix sans victoire ».

 

                      (2) 22 janvier : Le président des États-UnisWoodrow Wilson, plaide pour une paix sans vainqueurs.

(3) 24 janvier; Sous la direction de Fayçal, une armée de bédouins se met en marche en direction d’El-Ouedj dans le but de couper la ligne de chemin de fer qui relie Médine à Damas.

(3) 25 janvier; Ouverture d’un comité secret de la Chambre consacré à la politique suivie en Grèce. Aristide Briand se défend d’avoir manqué de fermeté.

(3) 25 janvier; Le roi Constantin présente ses excuses pour le mort des marins alliés au mois de décembre 1916

(1) 29 janvier, en Belgique, l’aviateur Guynemer abat son trentième avion allemand.

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