GUERRE 1914-1918

        Les textes en rouge et italique proviennent de Paris Match ou de données personnelles

       Les textes en bleu et italique proviennent du site Wikipédia

        Les textes en vert proviennent de l’encyclopédie « Mémoires du XXème siècle de Bordas »

(il apparaît que les faits peuvent être à des dates légèrement différentes)

 

Du lundi 3 janvier 1916 (520ème jour de la guerre) au dimanche 9 janvier 1916 (526ème jour).

 

Sur les fronts Belge et Français.

Nos bombardements gardent, en Belgique, le même caractère de violence et bouleversent quotidiennement les organisations défensives de l’ennemi; des tirs réussis sont à signaler dans les régions de Steenstraete, Hel-Sas et Boesinghe.

De violents combats sont engagés autour de Loos, où l'artillerie lourde anglaise développe un feu  terrible.

Nos batteries canonnent la gare de Boisleux-au-Mont, située à 7 ou 8 kilomètres au sud d'Arras, d'infime importance en temps de paix et, actuellement, très précieuse pour les Allemands: point terminus d'une voie ferrée venant de Cambrai, elle rejoint la grande ligne Paris-Calais et permet les relations rapides avec Cambrai et, de là, avec la Belgique et le Nord occupé; la destruction de cette gare cause la plus grande gêne au ravitaillement des Allemands.

Nous détruisons une partie des tranchées ennemies au nord de la ferme de Navarin et détruisons tout un matériel pour gaz asphyxiants prêt â servir.

Sur les autres parties du front, la canonnade habituelle se poursuit, particulièrement vive à l'Est de Saint-Mihiel, en Champagne, et en Artois. Entre Mesnil-les-Hurlus et Tahure, dans le voisinage de la Courtine, une tentative d'attaque allemande est enrayée en pleine organisation. Les Allemands s'agitent beaucoup au nord de l'Aisne : les canons français répondent par une rude répression en détruisant les moulins de Chatillon, à 10 kilomètres à l'ouest de Soissons, enlevant un utile point d'appui à l'ennemi dans la vallée de l'Aisne.

L'événement dominant de la semaine est la reprise des attaques allemandes sur les contreforts méridionaux du Viel-Armand : la préparation d'artillerie a été formidable et les colonnes d'assaut renforcées prirent deux sommets que nos troupes enlevèrent le soir même, après une charge irrésistible.

Nancy, ville ouverte, est bombardée une troisième fois par de fortes pièces allemandes, sans résultat appréciable : M. Poincaré, président de la République, va féliciter la population de son calme et de son sang froid.

En Angleterre, par 403 voix contre 105, la Chambre de commerce, après une ardente discussion, adopte, en première lecture, le projet du gouvernement sur le service militaire obligatoire pour les célibataires : 8 ministres travaillistes démissionnent, mais l'union subsiste toujours, tous les partis veulent « la continuation de la guerre jusqu'à la victoire complète »

 

 

Sur le front russe.

Les communiqués russes donnent les meilleures nouvelles de la bataille engagée depuis les marais du Pripet jusqu'au Pruth.

Dans la zone nord, la bourgade de Czarterisk d'abord conquise, puis reperdue, est à nouveau enlevée par les Russes; le cimetière de Tcharkorysk et toute une agglomération y attenant sont conquis: c'est un nouveau pas en avant vers Kovel.

Au centre, le long de la Strypa moyenne, de nouvelles positions fortifiées avec un millier de prisonniers tombent au pouvoir de nos alliés; par ailleurs, ils conservent tout le terrain occupé au cœur même des lignes autrichiennes.

C'est en Bukovine que la lutte est plus âpre sous la direction du général Mackensen: arrivés en hâte des Balkans, les renforts austro-allemands font des efforts acharnés et les plus onéreux sacrifices d'hommes afin de retarder la chute de Czernowilz; mais toutes leurs contre-attaques se brisent cette semaine devant le nouveau front russe.

 

Sur le front italien.

Dans la zone de Riva, les troupes italiennes réalisent de nouveaux progrès, en occupant la position de San Giovanni, sur les pentes méridionales du Mont-Sperone

Dans la région du col de Lana, l'ennemi attaque nos alliés, mais il est partout repoussé.

Sur le reste du front, il se produit de vives actions d'artillerie dans lesquelles l'ennemi emploie des projectiles à gaz asphyxiant.

           Le mauvais temps entrave en montagne les opérations d'infanterie.

Des avions ennemis apparaissent sur la vallée du Haut-Fella, ou celle du Haut-Isonzo : ils laissent tomber quelques bombes qui ne causent aucun dommage.

 

Dans les Balkans.

Les Austro-Allemands hâtent leur concentration dans la région de Monastir; des troupes  bulgares exécutent des mouvements stratégiques sur la ligne Guevgheli-Stroumitza et des bataillons turcs se rassemblent au nord de Cavalla : il semble que l'attaque de Salonique va commencer.

Les Autrichiens entament une nouvelle offensive générale contre l'héroïque petite armée monténégrine : bien qu'ils aient lancé des forces supérieures à leurs adversaires et qu'une forte artillerie appuie leur attaque, ils n'obtiennent encore que des succès locaux, enlevant ça et là quelques villages.

Les Bulgares continuent à poursuivre l'armée serbe d'Albanie.

Les ministres de l'Entente ont communiqué au gouvernement grec que les consuls arrêtés à Salonique ont été mis en liberté : le gouvernement grec s'est déclaré satisfait.

L'arrestation des agents consulaires allemands, autrichiens et turcs de Mitylène est décidée par les autorités militaires de l'Entente, pour les mêmes raisons d'espionnage qui ont amené les arrestations des consuls de Salonique.

(1) Grande-Bretagne : Le 1er janvier, torpillage du paquequot « Persia » en route pour Bombay

(1) Bombardement de Nancy le 1er janvier

(3) 1er janvier : Le gouvernement grec proteste auprès des Alliés contre l’arrestation à Salonique des consuls allemand, austro-hongrois, bulgare et turc, accusés d’espionnage. Les pays concernés prendront des mesures de représailles.

(1) 3 janvier, à Sofia, arrestation du vice-consul de France en réponse à l’arrestation à Paris du chancelier bulgare Naydenoff.

(1) 6 janvier, le parlement de Londres vote une loi sur l’introduction du service militaire obligatoire pour les célibataires.

(1) 6 janvier, à New-York, effondrement du mark qui perd 20% de sa valeur en 2 mois.

(1) 8 janvier, dans les Dardanelles, les troupes franco-britanniques évacuent la presqu’île de Gallipoli, c’est un échec des opérations militaires alliés

(3) 8 janvier: En Chambre des communes vote la conscription

             (3) 8 janvier: Le colonel Edward House, ami et conseiller du président Wilson, arrive à Londres afin de proposer une « paix honorable » à tous les belligérants

             (3) 8 janvier: Fin de la conquête du Cameroun : les dernières troupes alliées entrent dans Yaoundé, évacuée par les Allemands.

             (3) 8 janvier: Sous le commandement du feld-maréchal Weber von Webeneau, les troupes austro-hongroises attaquent les positions monténégrines sur le mont Lovcen.

  (2) 9 janvier : Offensive allemande en Champagne.

              (3) 9 janvier : Les Allemands lancent une offensive en Champagne.

  (3) 9 janvier : Echec de l’offensive alliée dans les Dardanelles. Les troupes ottomanes dont une partie est commandée par Mustapha Kémal obligent les forces anglo-françaises à évacuer la presqu’ile de Gallipoli.

 

Du lundi 10 janvier 1916 (526ème jour de la guerre) au dimanche 16 janvier 1916 (532ème jour).

 

Sur les fronts Belge et Français.

Semaine peu féconde en événements importants, sur notre front : en Belgique, c'est la canonnade habituelle avec abstention à peu près complète de l'infanterie.

Les Anglais repoussent entre Souchez et Givenchy une petite attaque.

La T. S. F. allemande avoue une explosion formidable survenue à Lille, dans un magasin de munitions; mais cette explosion provient-elle d'une imprudence d'artificiers allemands ou d'un bombardement par nos avions? l'agence Wolff ne le dit pas.

Les Allemands font un très gros effort en Champagne, lançant à l'assaut, en masses  compactes, une cinquantaine de mille hommes : nous leur infligeons de si lourdes pertes qu'ils arrêtent toute offensive, sauf dans les parages de la butte du Mesnil, où nos batteries les foudroient violemment.

 

Sur le front italien.

L'activité de l'artillerie, aidée et complétée par l'action des avions, continue sur tout le front.

Les batteries ennemies lancent des projectiles, généralement des obus incendiaires, sur les positions italiennes entre le lac de Garde et l'Adige, dans la vallée de Terragnolo (Adige) et sur le Borgho : ces obus ne causent aucun dommage.

L'artillerie de nos alliés détruit des abris ennemis à l'est du col Orogono et de Visdende.

Dans le secteur de Javorcock (bassin de Plezzo) et de San-Martino del Carso, les troupes italiennes repoussent de petites attaques.

Sur le bas Isonzo, l'artillerie autrichienne tire sur Gradisca, Sagrado et Monfalcone : les canons italiens répondent en bombardant Devetaki et Oppacchiasella.

 

Sur le front russe.

L'accalmie règne à nouveau sur le front russe, mais les Allemands reçoivent dans les secteurs de Riga et de Dvinsk des renforts importants composés de troupes du landsturm.

En Galicie, les contre-offensives austro-allemandes se développent : sur la Strypa moyenne ainsi qu'au nord-est de Czernovitz, l'ennemi évacue une partie de ses retranchements. Au cours de leur poussée, les Russes ont avancé d'environ 25 à 30 kilomètres vers la capitale de la Bukovine et d'une quinzaine de kilomètres le long de la Strypa, et se mettent en mesure de garder ce qu'ils ont conquis.

                      (2) 11 janvier : Les Austro-hongrois occupent le Monténégro.

                      (1) 12 janvier, Paul Deschanel est réélu président de la Chambre

           (1) 13 janvier, Le Monténégro capitule après de sévères défaites contre les troupes austro-hongroises.

             (2) 16 janvier : Occupation française de Corfou. Les troupes serbes débarquent dans l’île.           

             (3) 11 janvier : Les troupes monténégrine abandonnent le mont Lovcen avant d’évacuer Cettigné. Les Austro-Hongrois occupent le Monténégro.

             (3) 11 janvier : En Grande-Bretagne, la chambre des communes vote le service militaire obligatoire pour les célibataires et les veufs sans enfants.

             (3) 16 janvier : Après l’occupation française de Corfou, les premières troupes serbes débarquent dans l’ile

 

Du lundi 17 janvier 1916 (534ème jour de la guerre) au dimanche 23 janvier 1916 (540ème jour)

 

Sur les fronts Belge et Français.

Les aviateurs britanniques, en dépit de la surveillance exercée par les nouveaux gardes-côtes aériens, puissamment armés (pour la défensive continuent à montrer une activité remarquable au-dessus et en arrière des lignes ennemies des Flandres et de l'Artois.

De la mer du Nord aux Vosges, activité coutumière de l'artillerie qui ne laisse, de jour comme de nuit, aucun répit à l'adversaire.

Dans la région picarde, nous bombardons l'importante gare de Chaulnes, dont l'ennemi a fait un de ses centres de ravitaillement : des bâtiments abritant des dépôts de munitions sautent.

C'est encore nos batteries qui entretiennent l'animation dans la région de Berry-au-Bac, au Nord-ouest de Reims : une colonne allemande, surprise sur la route de Laon par Corbeny, éprouve des pertes sensibles; la ferme du Choléra, à 1 500 mètres de Berry-au-Bac, à la jonction du chemin conduisant à Soissons par les bords de l'Aisne, subit un bombardement copieux, avec de gros obus qui désorganisent les tranchées adverses.

En dehors de ces tirs de destruction, les communiqués de la semaine ne signalent que des incidents sans intérêt, tels que des explosions de mines dont les adversaires se disputent les entonnoirs.

Deux de nos groupes d'avions; au total 24 appareils, bombardent les gares et les casernes de Metz: 130 obus sont lancés sur les objectifs désignés. Un seul appareil est contraint d'atterrir au sud-est de Metz; tous les autres rentrent indemnes.

Les principaux ministres français et anglais ont eu une entrevue à Londres: M. Asquith a annoncé à la Chambre des Communes que l'unité de direction chez les Alliés se resserrait. Il y a lieu de conclure, par les déclarations du premier ministre anglais, que l'Italie et peut-être la Russie participeront aux prochaines conférences.

 

Sur le front Italien

Sur tout le front les communiqués signalent une action intermittente d'artillerie: l'artillerie autrichienne cause quelques dommages dans les villages de la vallée de Sugana.

L'artillerie italienne disperse des détachements ennemis dans la vallée de San Pellegrino (torrent de l'Avisio) et de Corvara (torrent de Gador).

Dans la zone du Plezzo et sur le Slome (Monte Nero), de petites actions d'infanterie se terminent à l'avantage de nos alliés.

Sur le Carso, les Italiens s'emparent de fusils, d'outils et de bombes à main.

Les avions ennemis montrent quelque activité.

 

Sur le front russe.

Les Russes font preuve de ténacité et d'acharnement dans l'offensive qu'ils continuent: au nord, sur le front Riga-Dvinsk, les armées d'Hindenbourg sont réduites à l'impuissance; la moindre tentative, d'attaque de leur part est annihilée par l'artillerie de nos alliés, et, par crainte d'une brusque poussée des Slaves, le maréchal n'ose pas affaiblir ses effectifs de la Dvina, malgré le besoin de renfort qui se manifeste à l'autre extrémité du front.

Sur la Styr, les Allemands cherchent à réoccuper Tchartorysk et les hauteurs voisines, récemment tombées au pouvoir des Russes.

Les combats continuent aux confins de la Galicie et de la Bukovine : les pertes sont énormes de part et d'autre. Les Autrichiens ne peuvent reprendre les fortes positions que les troupes du général Ivanoff ont conquises sur le plateau de Karantze, à 12 kilomètres au nord-est de Czernovitz. La récente progression de nos alliés met en péril les grandes forces ennemies concentrées devant Bojan.

L'effort actuel des armées moscovites au Caucase prend des proportions  imposantes : une première fois, il y a douze mois, nos alliés avaient marché sur Erzeroum, mais ils ne disposaient pas du matériel et des effectifs suffisants; aujourd'hui l'entreprise se présente dans des conditions plus favorables.

 

Dans les Balkans

La situation du Monténégro est grave : après une bataille terrible de cinq jours et un bombardement continu par la flotte autrichienne et les forts de Cattaro, combinés avec un assaut général par terre, les Monténégrins ont perdu le mont Lovcen qui commande Cettigné, puis Cettigné elle-même. L’émotion est très grande en Italie : l'Autriche, en effet, prend sur l'Adriatique une grande prépondérance, et, par Scutari, une voie d'accès en Albanie et sur toute la côte orientale.

Les troupes austro-allemandes et bulgares continuent leur concentration : nos reconnaissances aériennes confirment la grande activité qui règne depuis Monastir jusqu'à la Strouma où les ingénieurs allemands établissent des voies pour le transport de la grosse artillerie. Le général Sarrail fait sauter le pont de chemin de fer de Demir Hassa et de Kilindir; notre corps expéditionnaire, sans cesse renforcé, bien retranché, muni d'une artillerie puissante et soutenu par les escadres, attend le choc des adversaires.

L'armée des Dardanelles, qui comprenait 70000 Anglais occupant la baie de Suvla, est transportée, en partie en Egypte et en partie dans les Balkans pour renforcer les troupes alliées.

Les gouvernements de l'Entente ont chargé leurs représentants à Athènes d'exposer au gouvernement hellénique qu'ils considéraient comme un devoir d'humanité de transporter dans l'île de Corfou une partie de l'armée serbe : il s'agit d'un bref séjour, toutes garanties ont été  données à ce sujet.

 

En Allemagne.

La maladie du kaiser et les bulletins de santé publiés par les journaux mettent en émoi toute la presse : les uns affirment que l'empereur Guillaume, atteint d'un cancer à la gorge, est à toute extrémité et que les opérations des chirurgiens ne le sauveront pas; les autres, qu'il ne s'agit que d'une bronchite bénigne et de surmenage.

Le kaiser, guéri de son mystérieux malaise, est allé à Belgrade et à Nich où il s'est rencontré avec le roi de Bulgarie : il s'agit de resserrer l'étroite union qui existe entre l'Allemagne et ses alliés et de se concerter pour l'attaque de Salonique.

 

Dans les Balkans.

Le général Sarrail a fait couper autour de Salonique les derniers ponts qui existaient.

Le roi de Grèce, qui multiplie les interviews, affirme toujours sa neutralité : « Ni les amabilités, ni les violences du dehors, dit-il, de quelque part qu'elles viennent, ne me feront changer d'idée. »

L'évacuation de la presqu'île de Gallipoli continue dans les meilleures conditions : la flotte alliée a empêché les sous-marins de troubler les opérations d'embarquement.

Le fait saillant de la semaine, dans les Balkans, est l'attitude du Monténégro après la prise de Cettigné. Les bruits les plus divers ont couru. A Berlin et à Vienne, les gouvernements ont publié que le roi et l'armée des Monténégrins s'étaient rendus sans conditions. Le président du Conseil du Monténégro, M. Mioukokovitch, télégraphie qu'il n'en est rien : « Les démarches pour une suspension d'armes visaient à  gagner du temps, à assurer la retraite et l'évacuation vers Podgoritza et Scutari; les troupes autrichiennes furent retardées dans leur marche en avant d'au moins une semaine. » L'armée monténégrine, commandée par l'ancien président du Conseil, le général Voukotitch, continue à lutter contre l'ennemi dans le but de se joindre à l'année serbe.

La reine du Monténégro et les princesses royales sont à Lyon, où les rejoindront les diplomates accrédités auprès de la Cour.

(1) 17 janvier, début d’une grande offensive russe contre les Turcs dans la Caucase

             (3) 18 janvier : L’amiral Reinhard Scheer devient commandant en chef de la flotte de haute mer de la marine allemande et décide de rendre plus offensives les opérations navales.
            
(3) 20 janvier : L’armée russe sous commandement du grand-duc Nicolas lance une offensive dans le Caucase direction d’Erzeroum

             (1) 22 janvier, arrivée en exil de la reine Milena, épouse de Nicolas 1er, roi de Serbie

             (3) 22 janvier : Le nouvel ambassadeur d’Espagne à Paris, le marquis Muni, propose à Aristide Briand d’inclure Tanger dans la zone du Maroc espagnol afin de combattre la propagande allemande dans son pays.

 

Du lundi 24 janvier 1916 (541ème jour de la guerre) au dimanche 30 janvier 1916 (547ème jour).

 

Sur les fronts Belge et Français.

 

Bombardement de Nancy le 24 janvier 1916

 

L'ennemi a renouvelé ses tentatives pour percer nos lignes : les environs d'Ypres, d'Armentières et de Loos sont les secteurs les plus agités de la ligne anglaise. L'activité des Allemands autour de Loos fait partie du plan conçu par le prince Rupprecht de Bavière de prévenir toute avance des alliés vers la plaine de Gohelle dont nos offensives nous avaient sensiblement rapprochés, tant au nord de Lens que dans la région de Vimy. L'ennemi s'est livré à une série d'attaques sans résultats, à l'est de Neuville-Saint-Vaast.

Une attaque directe contre Arras n'a pas mieux réussi : la malheureuse ville a vu s'accroître ses  

Prince Rupprecht

ruines par un bombardement prolongé, sous le couvert duquel les colonnes bavaroises se portaient de Saint-Laurent sur Saint-Nicolas, principal accès de la cité; mais notre artillerie a brisé l'élan des vagues  allemandes.

En Argonne, la lutte de mines et les combats pour la possession des excavations prennent de l'intensité.

Au nord-est de Verdun, les canons à longue portée qui défendent l'accès du camp retranché effectuent des tirs heureux sur des buts éloignés : convois allemands, dépôts de munitions, etc.

Furieux de ne pouvoir obtenir aucun succès appréciables contre nos troupes, les barbares ont voulu frapper quand même l’opinion publique en assassinant quelques Parisiens. Protégé par le brouillard, un zeppelin a survolé la capitale et lancé une quinzaine de bombes, faisant quarante huit victimes, dont une vingtaine de morts.

 

Sur le front italien.

Sur tout le front, les communiqués du général Cadorna signalent l'activité de l'artillerie appuyée par les avions; l'artillerie autrichienne a provoqué un incendie, aussitôt maîtrisé, dans la vallée de Terragnolo.

Les avions ennemis lancent des bombes dans la vallée de Lagarina et dans la vallée de Sugana; ils ne causent aucun dommage. L'artillerie italienne détruit les postes et observatoires de batteries dans la vallée de Fanes, sur Croderossa (Haut Sexten) et sur Maznik (Monte Nero).

Dans la zone de Gorizia, l'offensive ennemie est-arrêtée: les troupes italiennes tiennent solidement les positions occupées.

Sur le Carso, nos alliés gagnent du terrain vers l'église de San Martine où ils se renforcent et se maintiennent.

 

Sur le front russe.

 Aucun changement notable dans la situation des Russes, tant sur le front occidental que sur le front asiatique : sur le front de la Dvina, l'artillerie russe se montre très active.

Autour de Czernovitz et plus au sud, vers Bojan, les Allemands en sont réduits à la guerre de mines : deux corps de Barvarois ont été transportés de France vers ce secteur. L'armée du grand-duc Nicolas poursuit, au Caucase et en Perse, la série de ses succès; l'armée turque d'Arménie est disloquée et l'ennemi reconnaît que la situation devient critique.

 

Dans les Balkans.

La retraite des troupes monténégrines s'effectue en bon ordre dans la direction de Durazzo où Essad-Pacha a centralisé sa résistance. L'armée autrichienne de von Koevess, maîtresse de Saint-Jean-de-Medua et d'Alessio, rencontre des difficultés de toutes sortes dans les montagnes albanaises.

Une longue dépêche de Vienne apporte le texte des stipulations relatives à la reddition de l'armée monténégrine, mais le gouvernement provisoire qui l'a signée ne possède aucun mandat régulier, le seul gouvernement monténégrin légal étant celui qui s'est transporté à Lyon avec le roi.

La flotte alliée embarque sur la côte de l'Adriatique les derniers contingents serbes demeurés en Albanie.

Les troupes du général Sarrail, à Salonique, ne sont pas inquiétées, les opérations d'Albanie absorbant l'activité germano-bulgare.

A la défense de Salonique et du golfe, minutieusement préparée, il manquait la forteresse grecque de Karabournou dont les donjons abritaient des sous-marins ennemis : nous l'avons occupée malgré les protestations du gouvernement grec.

             (3) 24 janvier : Une attaque allemande est repoussée par les Alliés entre Neuville-Saint-Vaast et Thélus près d’Arras

             (3) 24 janvier : A la suite de la défaite des Monténégrins, le roi Nicolas 1er s’exile en France

             (3) 24 janvier : Le Premier ministre roumain Ion Bratianu propose à la Russie un plan de défense commune contre une agression bulgare. Le ministre des Affaires étrangères Sazonov communique cette demande à la France et à la Grande-Bretagne mais l’état-major russe accueille l’initiative avec réserve.

             (3) 28 janvier : Nouvelle offensive allemande en Artois

(1) 28 janvier, Entrée des troupes françaises et belges à Yaoudé au Cameroun.

             (3) 29 janvier : Un Zeppelin atteint pour le 1ère fois Paris et lâche une dizaine de bombes sur la capitale. Plusieurs immeubles du 19ème arrondissement sont touchés, 26 personnes sont tuées

             (3) 29 janvier : Au terme d’une correspondance de 7 mois, le résident britannique au Caire, Henry Marc-Mahon, et le chérif de la Mecque Hussein ibn Ali parviennent à un accord ; en échange de la reconnaissance par la Grande-Bretagne  de l’indépendance du « royaume arabe », le chérif s’engage à combattre à combattre les Turcs aux côtés des Alliés.

(1) 30 janvier, attaque aérienne sur Paris, les dégats sont importants.

Accueil

 

Fusillés

 

1914

 

1915

 

1916

 

1917

 

1918